9346 fans
Black Lips naît à Atlanta à l'initiative de Cole Alexander (guitariste et chanteur) et de Jared Swilley (bassiste et chanteur). En 2000, ils décident de quitter le groupe auquel ils appartiennent, Renegades. Ils enrôlent le batteur Joe Bradley et le guitariste Ben Eberbaugh.
Les Black Lips sont alors au complet, prêts à offrir au reste du monde, à commencer par Atlanta, leur musique garage-punk et leurs textes absurdes. Ils enregistrent des maxis comme Ain't Comin Back sur le label indépendant Die Slaughterhaus. Mais se produire dans les salles de leur état sudiste un tantinet conservateur (la Georgie) leur vaut d'en être interdits de concerts. Et pour cause : le public, chauffé à blanc par le groupe surexcité, s'empoigne dans le chaos le plus total. Les Black Lips gagnent ainsi le surnom de « groupe le plus sauvage de Georgie ». Le producteur Greg Shaw de Bomp Records (ancien label des Stooges) s'intéresse néanmoins à ces jeunes rockers, et leur fait signer un contrat.
La mort aux trousses
En 2002, alors qu'ils terminent l'enregistrement de leur premier album, Black Lips!, Ben Eberbaugh est victime d'un tragique accident de la route. Profondément affectés, mais refusant de se laisser abattre, les trois autres membres du groupe décident d'assurer, quoi qu'il en coûte, les concerts de leur tournée de 2003. Ils recrutent un de leurs amis, Jack Hines, avec qui ils enregistrent We Did Not Know the Forest Spirit Made the Flowers Grow, qui paraît en 2004. Très influencé par les Swamp Rats, obéissant à une production à peine rudimentaire (qui devient leur marque de fabrique), l'album verse dans un punk traditionnel, mais enjoué et noisy.
La même année, Ian Brown (un ancien de Renegades) remplace Jack Hines. Les Black Lips se font héberger par le label Into the Red pour leur troisième album, Let It Bloom (2005). Leurs morceaux demeurent toujours aussi féroces, empreints d'un refus des conventions sociales et de la banalité du quotidien, avec un « Sea of Blasphemy » assez parlant et saturé à l'extrême. Si leurs concerts appartiennent déjà à la légende, et que leur rock sans concessions séduit une partie de la critique, la notoriété des Black Lips reste de l'ordre du confidentiel.
Le début de la gloire ?
En 2007, Vice Records, le label du célèbre magazine américain Vice, remarque les Black Lips. Los Valientes del Mundo Nuevo, disque live enregistré dans un bar de la ville mexicaine Tijuana (prisée des Américains pour ses nombreuses incitations à la débauche), est un premier essai peu concluant, destiné à satisfaire les groupies. La plupart des chansons de Let it Bloom y sont reprises dans un certain brouhaha et dans une bonne humeur alcoolisée... mais peu suffisante à en faire un album indispensable, d'autant plus que la crédibilité de l'enregistrement live est remis en cause par de nombreux auditeurs.
En revanche, Good Bad Not Evil remporte tous les suffrages, et permet à la notoriété des Black Lips de franchir l'Atlantique. Mais ceux-ci n'oublient pas feu Eberbaugh, pour qui ils écrivent « How Do You Tell a Child That Someone Has Died ». L'ensemble de l'album persiste dans la veine garage-blues authentique qu'ils ont su préserver depuis leur premier album, mais avec plus d'accessibilité. Good Bad Not Evil séduit également par son aspect enjoué, avec des chansons insolentes comme « Bad Kids » ou « Veni Vidi Vici ».
Leur sixième album, 200 Million Thousand, paraît en 2009. Pour le suivant, Arabia Mountain sorti en juin 2011, Black Lips fait appel au producteur Mark Ronson. Le son d'Arabia Mountain, légèrement poli, n'en dégage pas moins un fort parfum de garage rock cher au quatuor d'Atlanta. Le groupe varie quelque peu son inspiration avec Underneath the Rainbow en 2014 où il fait appel à Patrick Carney (The Black Keys) et Tommy Brenneck (Sharon Jones and The Dap-Kings) pour produire ce nouveau brûlot. Cette fois Black Lips met une bonne dose de soul et de blues dans son rock psychédélique sudiste.