LERON THOMAS
« Cliquish »
Out Oct.16
Pour un artiste, la vie musicale est souvent une question de choix. Aller vers un genre au risque d’en délaisser un autre, ajouter trop de guitare et tomber malgré soi dans la case rock, mettre des soli pointus et se faire classer jazz : le péril est grand de se retrouver rangé dans une catégorie qui n’est pas la sienne ou étiqueté sous une appellation trop vague.
Placé au centre de toutes les musiques qu’il aime pratiquer, écouter ou explorer, Leron Thomas a pris l’option de ne jamais se déplacer vers un genre plus qu’un autre. Fort de ses collaborations en studio ou sur scène avec Lauryn Hill, Roy Hargrove, Zara Mc Farlane ou Meshelle Ndegeocello, il préfère ramener à lui tout ce qui pourra être utilisé pour faire avancer ce vaisseau musical dont il tient seul les manettes depuis maintenant neuf albums.
Enchevêtrer les styles, emmêler les genres, brouiller les pistes : Leron progresse en toute indépendance artistique, absorbe le funk pour l’unir à l’electro-pop, débauche le jazz et l’emmène fréquenter le punk, prélève des éléments rock et les dépose dans des beats groovy. Bercé dans une ambiance synthétique éthérée ou remué par une rythmique 100 % organique, à chaque fois, l’auditeur pense avoir cerné avec précision l’endroit où le couteau suisse musical Texan l’emmène... jusqu’à ce qu’un brusque changement ne l’emporte dans une direction opposée, parfois dans le même morceau !
Lorsqu’il laisse refroidir sa trompette pour aussi passer au micro, Leron applique la même audace et la même versatilité. Présent en première ligne du mix ou discrètement tapi dans un recoin du groove, l’homme de Houston chante autant qu’il croone, caresse autant qu’il remue et, surtout, surprend autant qu’il déroute.
Enregistré entre New-York et Paris, avec le backing-band maison Heavenly Sweetness (Florian Pellissier, Greg F, Tim Bacherand), sous la direction musicale de Guts, Cliquish permet aussi à Leron d’inviter Bilal, soulman aux côtés duquel il a longtemps servi, pour un featuring sur le single « Role Play ».
Il plane sur Cliquish des volutes mystérieuses qui lui donnent des allures de labyrinthe musical, un dédale dont seul Leron connaît parfaitement les recoins et le chemin qui mène à la sortie. Autant donc, lui laisser le soin de nous guider dans cette aventure...