Des chansons qui ne sont pas de moi sur mon profil đ€ŹđĄ et mes chansons ont disparu.., j’ai besoin d’aide là!
Auren fait de ses rĂȘves des mondes possibles. Celui de prendre position, dâimposer une voix sensible et politisĂ©e dans le rĂ©pertoire actuel, sâincarne dans ce troisiĂšme album Il sâest passĂ© quelque chose. Sa plume, dĂ©liĂ©e, est le tremplin pour une envolĂ©e nouvelle : elle dĂ©voile cette parole de femme aguerrie dans une formule douce-amĂšre oĂč elle se heurte Ă lâĂ©poque qui angoisse, saisit lâagitation de nuits douloureuses, sâattaque Ă la nĂ©gligence climatique, observe le mensonge et la langue de bois. En dĂ©coulent des textes acerbes, oĂč lâironie et lâoptimisme se dĂ©trĂŽnent sans cesse et reflĂštent ce ballottement dans lequel nous cherchons Ă nous frayer un chemin : entre espoir et dĂ©sespoir, rĂȘves et anxiĂ©tĂ©, impuissance et prise de pouvoir.
Nourrie par les Ă©crits de Mona Chollet, Titiou Lecocq ou encore Lauren Bastide, Auren se sent portĂ©e par un vent nouveau, fĂ©ministe et contemporain, qui lâappuie dans ce bond textuel et musical. Cette fois-ci, elle change dâangle : dans une Ă©criture Ă vif, elle laisse apercevoir les aspĂ©ritĂ©s, posant sur les alentours son regard singulier, sans fard. Ainsi sâoctroie-t-elle la lĂ©gitimitĂ© de dĂ©crier lâignorance politique, sâadressant Ă la Terre comme à « une putain quâon Ă©crase » dans « Monde fini ». Dans « Jâai eu mon heure », elle questionne la fulgurance du succĂšs, analogue Ă la beautĂ© dĂ©robĂ©e dâun corps vieillissant ; elle prĂ©fĂšre alors, Ă la fureur des tubes, cette identitĂ© construite Ă mesure de travaux et de rencontres, qui lâenracine doucement mais sĂ»rement dans le rĂ©pertoire français.