Will Stratton est né à Yolo County (Californie) en 1987, et a grandi dans le New Jersey. A l'âge de trois ans il apprend le piano, tandis que pour son douzième anniversaire il obtient sa première guitare électrique. Enfant prodige, il enregistre son premier album solo What The Night Said, l'été qui suit l'obtention de son diplôme au lycée dans un petit studio d'Astoria (Queens). Et s'offre un invité de marque sur l'un des morceaux : Sufjan Stevens. L'opus sortira deux ans plus tard en 2007 et la critique se montrera réceptive.
Stratton se spécialise ensuite en musicologie au Bennington College. Là-bas il compose en s'inscrivant à travers l'héritage académique de compositeurs américains tels Morton Feldman et David Lang. Pendant ses années universitaires, il reçoit le privilège de suivre les cours d'Allen Shawn. Avec lui, il écrit ses premières pièces instrumentales pour des ensembles et soli de piano, et publie trois albums en auto-production constitués de chutes, démos et instrumentales.
Un background classique qui lui permettra de se pencher sur son second album, No Wonder, en 2009. Et d'accoucher d'un LP beaucoup plus ambitieux et ornemental que son prédécesseur enregistré au Buddy Project studio d'Astoria. La chanteuse Essie Jain s'invite sur les choeurs et Kieran Kelly à la co-production et au mixage. L'album connait une faible distribution et à cette période Stratton n'est encore qu'un inconnu dans le paysage musical. Pourtant, la presse spécialisée lui réserve un accueil favorable - certains classent No Wonder parmi les meilleurs albums de l'année -, et le name dropping va bon train : de Fleetwood Mac à Nick Drake, en passant par Loudon Wainwright III. Sans compter que la chanson-titre de l'album a été présentée comme « The Song of the Day » en mars 2010 par la NPR (radio nationale publique des Etats-Unis).
Durant l'été 2010, Will Stratton retrouve son studio, sans budget, ingénieur ni même de contrat signé avec une maison de disques, et conçoit en 48 heures New Vanguard Blues: un album qui confirmera son talent de songwriter et sa dextérité dans le jeu de guitare. L'album sort en version numérique deux semaines plus tard. C'est ensuite à Brooklyn que Stratton décide de prendre ses quartiers pour y investir la scène et donner naissance en 2012 à un quatrième album de folk atmosphérique à l'écriture aiguisée intitulé Post Empire, et concocté encore un fois sous le haut patronage de son acolyte Sufjan Stevens.