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Que sait-on de Bill Fay hormis sa carrière météorique au tournant des années 1970 ? Peu de choses ont filtré sur ce songwriter semblant venu de nulle part et disparu aussi vite qu'il était arrivé.
Le compositeur, pianiste et chanteur anglais apparu en 1967 avec le simple « Some Good Advice / Screams in the Ears » (Deram) sous influence dylanienne enregistre un premier album plus personnel publié en 1970. Les arrangements soignés et ambitieux de Bill Fay suscitent alors les comparaisons à Donovan, Nick Drake ou Al Stewart tandis que son sens de la narration rappellent volontiers Leonard Cohen. Cependant, les résultats commerciaux sont loin d'égaler ceux de ses confrères.
Courant 1971, Bill Fay revient barbu et passablement défait en couverture d'un deuxième album plus sombre, Time of the Last Persecution. Épaulé par le guitariste Ray Russell et le batteur Alan Rushton, il délivre un son plus rock sur des textes d'une profonde noirceur. L'échec total de l'album envoyé aux oubliettes de l'histoire coûte son contrat au chanteur qui semble disparu dans la nature mais enregistre sporadiquement.
En 1998, la réédition des deux albums de Bill Fay suscite l'engouement et la curiosité des journalistes qui cherchent sa trace tandis que certains musiciens lui rendent hommage. Devant ce début de reconnaissance paraît en 2004 l'album Tomorrow, Tomorrow and Tomorrow rassemblant des séances réalisées entre 1978 et 1981.
Les deux albums originaux remasterisés en 2007 sont suivis d'une double ration de demos et de titres inédits sur la compilation Still Some Light, parue en 2010. Le producteur Joshua Henry se met alors en tête de retrouver le musicien mystérieux et de le faire revenir en studio. Sa quête réussie apporte en août 2012 l'album Life Is People (Dead Oceans), encensé par la critique et suivi en avril 2015 de Who Is the Sender?, tout aussi acclamé.