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C’est sous le nom de Dominique Michalon que naît à Sarcelles, le 7 septembre 1978, la future Miss Dominique, d’un père martiniquais et d’une mère caribéenne. Ses parents, protestants, l’inscrivent sans lui demander son avis à une chorale de gospel : loin d’être traumatisée par cette découverte un peu forcée de la musique, Dominique y prend goût et participe à l’âge de huit ans à son premier concert, avec les Bébés Chérubins de Sarcelles. Alors que Dominique a douze ans, la famille Michalon part vivre en Martinique : déracinée, la jeune adolescente se réfugie dans les disques de soul et de jazz (Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan…) de la bibliothèque municipale.
Ayant perdu jeune ses parents, Dominique se forme à la scène en chantant avec des orchestres martiniquais dans des clubs ou des restaurants locaux ; elle obtient, grâce à une rencontre avec le vice-président du Conseil général des Antilles, une bourse pour l’Ecole supérieure du Spectacle à Paris, cursus complété par un séjour et plusieurs engagements à la Nouvelle-Orléans. De retour en France, Dominique se lance dans une carrière de chanteuse professionnelle, sous le pseudonyme de Beth Sheba. Avec son groupe, Beth Sheba et les Gospel Wave Singers, elle chante dans les églises et assure les premières parties d’artistes noirs soul et jazz, dont Manu Dibango et Ray Charles. Mais le marché est étroit pour les musiciens trop marqués « ethniques » et Dominique doit assurer son pain quotidien en travaillant à côté, notamment dans un salon de coiffure.
Beth Sheba contre la TortueC’est finalement en 2006, avec l’émission de télé-crochet Nouvelle Star, que Dominique trouve l'occasion de relancer sa carrière : passant le casting à Rennes, la jeune chanteuse laisse le jury pantois, la chanteuse Marianne James venant même se prosterner à ses pieds après sa prestation. Les reportages de l’émission se gardent bien de signaler que l’ex-« Beth Sheba » est déjà une chanteuse semi-professionnelle relativement rodée, et la présentent comme une simple coiffeuse rêvant de chanter : le public découvre donc une Dominique nature et exubérante, dont les interprétations à l’américaine – et parfois très émotives – de divers standards soul, jazz ou gospel (« Calling You » de Jevetta Steele, connue par la B.O. de Bagdad Café, « Ain't No Mountain High Enough » de Marvin Gaye, puis Diana Ross) mais également pop (« It’s Raining Men », des Weather Girls) constituent de grands moments de l’émission. Un « bug informatique » manque de lui valoir l’élimination lors de l’un des premiers prime time, attirant d’autant l’attention des spectateurs sur elle. C’est presque naturellement que Dominique se retrouve en finale : si elle s’incline finalement devant Christophe Willem, vedette incontestée de l’émission, la « diva » de la Nouvelle Star ne disparaît pas pour autant une fois les projecteurs éteints, et décroche un contrat avec Sony-BMG.
Elle choisit le nom de scène de Miss Dominique et son premier album, Une Femme Battante, paraît en novembre 2006. Si le contact avec le public n’est au début pas toujours à la hauteur de ses espérances – sa première tournée, prévue au printemps 2007, doit initialement être reportée – les bonnes ventes de son album (plus de 150 000 exemplaires, selon certaines sources) lui garantissent sa position dans l’industrie du spectacle : lors des Victoires de la musique 2007, elle empoche le trophée « Groupe ou Artiste Révélation du public de l'année ». Dans les derniers jours de l'année 2006, Miss Dominique se rend aux obsèques d'un de ses modèles, le « Parrain de la soul » James Brown (dont elle reprend le classique « It's A Man's World » sur son album), puis chante en duo avec Christophe Willem (« Can You Feel It »).
A noter également une amusante apparition de Miss Dominique le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, interprétant « Oh Happy Day » en duo avec Jeane Manson, place de la Concorde aux côtés du nouveau chef de l’Etat. Lors de certains de ses concerts, elle est accompagnée au piano par André Manoukian, l’un des jurés de la Nouvelle Star. Miss Dominique a su user au mieux du tremplin de la télé-réalité pour se faire une place au soleil, misant autant sur son authentique talent musical que sur une personnalité solaire propre à séduire les spectateurs : à la longévité artistique de prendre maintenant le relais de la notoriété médiatique.