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En 1997, Les Trois Accords ne sont ironiquement que deux. Originaires de Drummondville, Simon Proulx et Olivier Benoit sont encore étudiants lorsque leur vient l'idée de se lancer dans le punk rock comique, sur le modèle de The Presidents of the United States of America, de Weezer ou des « cousins » français que sont Les Wampas ou Bérurier Noir.
Quelques accords de gratte, un guitariste, deux chanteurs (l'un oeuvrant dans les graves, l'autre dans les aigus), des paroles rigolotes et l'affaire est entendue ! De toutes façons, à l'origine, le projet n'a pour but que d'amuser les deux trublions et, éventuellement, leur groupe d'amis. En 1999, Alexandre Parr, lui aussi guitariste, les rejoint, faisant des Trois Accords un groupe presque conventionnel. Une première démo, La Démo de la Commune rencontre un petit succès dans le milieu alternatif du Québec et l'idée commence à germer dans leurs esprits qu'une carrière est envisageable.
En 2001, de trois membres, Les Trois Accords passent à cinq, rejoints qu'ils sont par le batteur Charles Dubreuil et le bassiste Pierre-Luc Boisvert. Une seconde démo, toujours aussi foutraque mais beaucoup plus pro, Démo Live at Drummondville sort la même année, issue d'un enregistrement public. Devenus célèbres dans l'underground estudiantin, les trois accords commencent à passer sur les ondes des radios des campus et à connaître une petite notoriété à travers le Québec. Leurs textes, s'ils restent influencés par la scène punk québécoise, restent cependant avant tout emplis d'un humour d'histrion et ne se veulent certainement pas sérieux. Nulle trace de revendication sociale ou autonomiste chez Les Trois Accords qui se veulent avant tout apolitiques.
Après plusieurs séries de concerts, Les Trois Accords en mesure d'autoproduire un disque. Leur premier album, Gros Mammouth Album sort en 2003 et s'il présente quelques défauts inhérents au « premier jet », sa promotion est servie par quelques clips déjantés qui, après avoir un peu tourné sur Internet, se retrouvent par la suite programmés par plusieurs chaînes musicales québécoises.
Ainsi, les vidéos de « Saskatchewan », « Turbo sympathique » ou « Hawaïenne » sont autant de petits sketches qui, bien que n'ayant le plus souvent qu'un rapport très lointain avec les paroles du morceaux, rappellent les petits bricolages de groupes comme Madness à l'époque de One Step Beyond ou encore les fantaisies sautillantes de The Presidents of the United States of America période « Lump » ou « Peaches ».
En 2004 sort une version plus aboutie de l'album qui précède une tournée en Europe et plus particulièrement en France où le public de la scène rock alternative vient pogoter sur les rythmes foutraques de ces cousins américains des Ludwig Von 88 ou des Wampas.
Grand champion international
En 2006, Grand Champion International de Course est le deuxième album produit par Indiana Records. Là encore, l'humour est pétulant, les riffs énervés et la scénographie ambitieuse car Les Trois Accords ont pris l'habitude d'entrecouper leurs prestations sur scène de petits sketches basés la plupart du temps sur des référents obscurs tournant parfois à la private joke à propos de jambons ou de sapins de Noël qui subissent régulièrement tous les outrages.
Le beau country
Si l'humour est quelque peu hermétique à quelqu'un ne maîtrisant pas les codes de la culture populaire québécoise, la bonne humeur est bel et bien là et le disque En Beau Country, en 2008, plus axé sur un style rock western ne dépareille pas vraiment avec la production précédente des Trois Accords si ce n'est par une propension plus poussée à la parodie et au pastiche (le pauvre Bryan Adams en fait particulièrement les frais). Posant pour les besoins d'En Beau Country habillés tels des cow-boys fringants (clin d'?il appuyé), Les Trois Accords repartent en tournée pour imposer leur pop-punk pétrie d'humour potache au quatre coins du Canada.