Le violoncelliste français Jean-GuihenQueyras naît à Montréal au Canada, le 11 mars 1967. Après ses études au CNSM de Lyon dans la classe d'Alain Meunier, il part se perfectionner à la Musikhochschule de Freiburg-Im-Breisgau où il rencontre Christoph Henkel etTabea Zimmermann, puis, auprès de Timothy Eddy, au Mannes College de New York.
Durant onze années, Jean-Guihen Queyras est soliste de l'Ensemble Intercontemporain sous la direction du chef d'orchestre Pierre Boulez qui lui attribue le Glenn Gould Protégé Prize en 2002. Grâce à un prêt d'instrument du Mécénat musical de la Société Générale, il joue depuis 2006 sur un violoncelle du luthier Gioffredo Cappa datant de 1696. En 2008, il est élu« Meilleur Soliste instrumental de l'année » aux Victoires de la musique classique, et désigné « Artiste de l'année » par les lecteurs de la revue Diapason.
Soliste de renommée internationale, Jean-Guihen Queyras s'est produit notamment avec les orchestres philharmoniques de Londres, Prague, Strasbourg, Sao Polo, l'orchestre de Paris, le BBC Symphony Orchestra ou l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Le violoncelliste a joué sous la direction de Philippe Herreweghe, Jean-Claude Casadesus, Ivan Fisher, David Stern, Hans Graf ou Franz Brüggen.
Interprète éclectique, Jean-Guihen Queyras parcourt des siècles de musique, depuis le répertoire baroque jusqu'à la période contemporaine. Il est dédicataire de concertos des compositeurs français Gilbert Amy, Philippe Scholler et Bruno Mantovani, de l'Italien Ivan Fedele et du Suisse Michael Jarrell. Imaginant un programme intitulé Six Suites, Six Echos, il passe la commande de pièces, signées par Fedele, Amy, Harvey, Nodaïra, Mochizuki et Kurtag, qui entrent en résonance avec le chef-d'oeuvre pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. Son insatiable curiosité l'amène à faire une incursion vers la musique orientale lorsqu'il se prête à des improvisations avec des maîtres du zarb que sont les frères Chemirani.
Fervent chambriste, Jean-Guihen Queyras joue avec des partenaires tels que les pianistes Alexandre Tharaud, Alexander Melnikov, Jean-Yves Thibaudet, Frank Braley ou Pierre-Laurent Aimard, le pianofortiste Andreas Staier, le flûtiste Emmanuel Pahud ou la violoniste Isabelle Faust. En 2002, il fonde, avec les violonistes Antje Weithaas et Daniel Sepec et l'altiste Tabea Zimmermann, le quatuor à cordes Arcanto qui enregistre les disques Béla Bartók (2007), Brahms : String Quartet op. 51 n° 1 & Piano Quintet op. 34 (2009), Quatuor à cordes de Debussy, Dutilleux, Ravel (2010) et Franz Schubert : String Quintet op. 163 (2012).
Jean-Guihen Queyras est également codirecteur artistique des Rencontres musicales de Haute-Provence avec son frère et violoniste Pierre-Olivier Queyras, depuis 1983. Enseignant enAllemagne, il est nommé à la Musikhochschule de Stuttgart puis à celle de Freiburg-Im-Breisgau en 2011.
La première apparition au disque de Jean-Guihen Queyras est occasionnée par l'enregistrement du Boulez Conducts Ligeti (1995) où il interprète le Concerto pour violoncelle (1966) avec l'Ensemble Intercontemporain. Il retrouvera le chef d'orchestre et compositeur français pour l'enregistrement de la pièce intitulée Messagesquisse (1976-77) sur le disque Pierre Boulez : Sur Incises (2007).
Réédité en 2013, le disque Britten (1998) consacré aux trois Suites pour violoncelle seul inaugure une longue série d'enregistrements réalisés pour le label Harmonia Mundi. Le disque Henri Dutilleux : Orchestral Works II avec l'Orchestre national Bordeaux Aquitaine placé sous la direction du chef Hans Graf est noté ffff par le magazine Télérama. Récompensé d'un « Diapason d'or », d'un « Choc » du Monde de la Musique et d'un « 10 » de Classica/Répertoire tandis que le disque Joseph Haydn : Concertos pour violoncelle (2004) réalisé avec le Freiburger Barockorchester fait office de référence parmi les interprétationsde ces deux oeuvres, associées pour l'occasion au concerto de Matthias Georg Monn (1717-1750). S'ensuit le disque Dvorák (2005) incluant le Concerto pour violoncelle op. 104 et le Trio n° 4 « Dumky », avec Alexander Melnikov et Isabelle Faust.
Interprétation des plus abouties sortie en 2007, sa version des Suites pourvioloncelle seul de Jean-Sébastien Bach est largement récompensée par la critique, recevant un « Diapason d'or », un « Choc » et les ffff de Télérama. Le disque intitulé 21st Century Cello Concertos (2009) est consacré à de grandes oeuvres concertantes du répertoire contemporain signées par les compositeurs Gilbert Amy, Philippe Scholler et Bruno Mantovani. Avec Antonio Vivaldi : Cello Concertos (2011), il fait un retour remarqué à la musique baroque, accompagné par l'Akademie für Alte Musik Berlin.
Une majeure partie de la discographie de Jean-Guihen Queyras est consacrée à la musique de chambre, avec tout d'abord un Beethoven - Hummel (2004) en trio, avec le pianofortiste Andreas Staier et le violoniste Daniel Sepec. Sa collaboration avec le pianiste Alexandre Tharaud est marquée par les sorties des disques Schubert : Arpeggione Sonata (2006), Debussy, Poulenc (2008) puis Kodály, Kurtág, Veress (2011) faisant honneur à la musique moderne hongroise.