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Waldemar dos Santos Alonso de Almeida Bastos est né le 4 janvier 1954 à São Salvador do Congo en Angola, alors colonie portugaise. Waldemar Bastos est éduqué musicalement par son père, un infirmier itinérant qui joue de l'orgue et du piano. Waldemar Bastos choisit quand à lui des leçons de musique plutôt qu'une bicyclette lors d'un des Noëls de son enfance. Il s'avère qu'il a en fait peu besoin d'apprendre à lire la musique, tant il arrive à reproduire à l'oreille les mélodies qui lui plaisent. Influencé par la musique africaine le jazz, et la pop, Waldemar Bastos participe d'abord au groupe local Jovial.
Sa jeunesse est cependant marquée par la féroce guerre d'indépendance qui se livre en Angola. La police politique du dictateur portugais Somoza, invite même le jeune homme à visiter un bref moment ses geôles. L'indépendance en 1975 n'est guère plus heureuse, qui débouche sur une sanglante guerre civile entre les différentes factions de libérateurs. Waldemar Bastos part en exil en 1982, d'abord au Portugal puis au Brésil après un court séjour en Allemagne. Au Portugal il s'imprègne du fado, alors qu'au Brésil ses rencontres avec Chico Buarque ou Djavan enrichissent son parcours.
Il faut attendre 1983 pour que Waldemar Bastos voie son premier album édité. Estamos Juntos est suivi en 1989 de Angola Minha Namorada, cri d'amour de l'exilé à la mère patrie. Pitanga Madura en 1992 marque la consécration de Waldemar Bastos en Angola où l'album est un succès. Les oreilles expertes de David Byrne invitent ensuite Waldemar Bastos à enregistrer à New York pour le label Luaka Bop. Réalisé sous la direction de Arto Lindsay, Pretaluz révèle au monde entier un artiste à la sensibilité écorchée et à la voix magique.
Loin de se laisser étourdir par ce début de célébrité, Waldemar Bastos reste d'une grande pudeur et d'une grande discrétion. Au début des années deux-mille, il retourne dans un Angola qui a bien du mal à penser ses plaies, et partage depuis son temps entre son pays et Lisbonne. Renascence en 2004 raconte ainsi la souffrance de son pays et ses tentatives pour relever la tête. Classics of My Soul en 2012 mêle des titres ré-arrangés de l'artiste avec des classiques de la musique angolaise. Entre retenue et sensibilité extrême, Classics of My Soul fait de nouveau regretter que Waldemar Bastos soit si avare de ses enregistrements.