3465 fans
Né à Douala en 1929, Francis Bebey est initié au chant par son père, pasteur protestant. Il commence la musique en jouant du banjo, puis passe à la guitare en 1947. Au début des années cinquante, il quitte le Cameroun, et s'inscrit à la Sorbonne à Paris. durant cette période parisienne, Francis Bebey forme un éphémère trio avec son compatriote Manu Dibango. Il part ensuite aux Etats-Unis pour étudier la communication et le journalisme, tout en continuant à composer.
Devenu journaliste de radio, Francis Bebey travaille en Afrique et en France, notamment pour la Sorafom, ancêtre de RFI. Pendant quinze ans, il est responsable du département de la musique de l'UNESCO, tout en publiant en même temps articles de presse, nouvelles, poèmes et romans. Le Fils d'Agatha Moundio reçoit en 1968 le Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire. La même années Francis Bebey donne son premier concert à Paris. Musicologue averti, Francis Bebey publie l'étude Musique en 1969 qui fait autorité sur l'importance de la tradition musicale en Afrique. Francis Bebey sort en 1972 son premier album Idiba. Il décide de se consacrer exclusivement à la musique à partir de 1974.
Si Francis Bebey milite activement pour la diffusion de la culture africaine et met en avant des instruments traditionnels, il est également l'un des premiers à expérimenter les effets des sons synthétiques sur la musique du continent. C'est en 1980 que Francis Bebey sort son album le plus connu avec Rire Africain. Sous couvert d'humour, il atteint un double but en mettant en avant la musique africaine, et en brocardant le racisme avec des titres comme « Agatha » ou « Si les Gaulois avaient su... ». En 1988, Francis Bebey est aux commandes de la bande son de Yabaa de Idrissa Ouedrago, qui obtient l'année suivante le prix de la critique au Festival de Cannes.
Durant cette période, Francis Bebey se produit dans plus de soixante-quinze pays, et joue dans les salles les plus prestigieuses. Malgré cela, il reste relativement inconnu du grand public et décède d'une crise cardiaque le 28 mai 2001, sans que sa mort ne suscite un grand émoi. Comme c'est souvent le cas, la nature de son legs culturel est redécouvert à posteriori. Ainsi African Electronic Music 1975 - 1982, souligne en 2012 son rôle de précurseur.