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Petit-fils d'Eddie Condon, chef d'orchestre, guitariste et chanteur de jazz américain, Zach Condon est né le 1er janvier 1986 à Santa Fe, petite ville américaine du Nouveau-Mexique. Entouré d'une grand-mère accordéoniste et d'un père saxophoniste et guitariste, il se passionne très tôt pour la musique et apprend seul l'accordéon, le piano, le ukulélé et la trompette, son instrument de prédilection.
Adolescent, il enregistre, sous divers pseudonymes, plusieurs albums, dont The Joys of Losing Weight, qu'il réalise à quinze ans sous le nom The Real People. Directement influencé par le groupe new-yorkais The Magnetic Fields, ce premier album d'electro lo-fi laisse pourtant apparaître les prémices de ce que deviendra plus tard Beirut : une voix reconnaissable parmi cent autres et un sévère penchant pour le mélange des genres.
Lassé par l'école, Zach Condon la quitte à seize ans et s'envole pour l'Europe. Accompagné de son frère aîné, qui lui a fait découvrir les musiques du monde, il sillonne le Vieux Continent et notamment l'Europe de l'Est et la France, dont il tombe instantanément amoureux. Le jeune américain écoute le collectif macédonien Koceani Orkestar (avec qui il jouera à Paris en juillet 2007) et le musicien d'origine yougoslave Goran Bregovic (qui déclarera plus tard avoir trouvé en lui un « petit frère ») - influences décisives dans la création du premier album de Beirut.
De retour aux États-Unis, Condon déménage à Albuquerque (Nouveau-Mexique), où il rencontre d'autres jeunes musiciens (dont Brandon Bethancourt d'Alaska in Winter et Heather Trost d'A Hawk and a Hacksaw), avec lesquels il fonde le groupe Opion Somnium. Il enchaîne les petits boulots le jour et compose compulsivement la nuit.
En 2006, il signe sur le label new-yorkais Ba Da Bing! Records et sort son premier album de pop-folk balkanique en mai sous le nom de Beirut - surnom qui lui est donné par ses amis lorsqu'il écoutait en boucle la chanteuse libanaise Fairouz. Enregistré avec l'aide de Jeremy Barnes, du groupe Neutral Milk Hotel et de Heather Trost, Gulag Orkestar réunit onze morceaux au parfum de vodka, bercés par les fanfares ivres et déjantées des pays de l'Est. Très bien accueilli par la critique (le magazine Les Inrockuptibles en fait l'un des vingt meilleurs albums de l'année 2006), Gulag Orkestar élève rapidement son jeune auteur - Zach Condon n'a alors que dix-neuf ans - au rang de prodige. Nageant à contre-courant de toutes les productions musicales de l'époque, Beirut remet au goût du jour la musique balkanique et permet de (re)découvrir les anciens et nouveaux maîtres du genre.
Intégré au label anglais 4AD (Blonde Redhead, TV on the Radio...) en septembre 2006, Condon s'entoure d'une troupe de musiciens et entame sa première tournée européenne, à laquelle il doit mettre un terme précocement, au bord de l'épuisement. Au mois de décembre, rétabli et fraîchement installé à Brooklyn, Beirut publie Lon Gisland, EP de cinq titres inédits comprenant notamment le très extravagant « Elephant Gun ». Puis suivent en 2007 Pompeii (second EP qui comporte, entre autres, un morceau de The Joys of Losing Weight, « Fountains and Tramways ») et Elephant Gun EP, sur lequel le musicien livre sa première reprise de la chanson « Le Moribond » de Jacques Brel, qu'il interprète souvent lors de ses prestations.
Beirut multiplie les collaborations (split single avec Calexico en 2007, apparition sur les disques d'Alaska in Winter et de Grizzly Bear...), les concerts - il joue notamment aux côtés d'Arcade Fire à New-York - et repart sur les routes pour une nouvelle tournée européenne qui le voit fouler la scène du fameux festival britannique de Glastonbury et donner son premier concert parisien à guichets fermés.
Sorti en septembre 2007, partiellement arrangé par Owen Pallett de Final Fantasy, The Flying Club Cup, second album de Beirut, rend hommage à la France et clame l'amour immodéré que Zach Condon porte à ce pays. Francophile et francophone, admirateur de Brel, qu'il avoue avoir beaucoup écouté pendant l'enregistrement, Condon livre dans ce deuxième album une flopée de titres démesurés aux noms évocateurs (« Nantes », « Cliquot », « Cherbourg », clin d'oeil au film de Jacques Demy Les Parapluies de Cherbourg...) et finit, en novembre, par marcher sur les traces de son idole, en donnant un concert sur la mythique scène de l'Olympia.
En avril 2008, après une tournée américaine et une série de concerts en Australie et en Nouvelle-Zélande, Zach Condon annule finalement sa tournée européenne prévue pour l'été, expliquant lui-même sa décision dans une lettre d'excuses publiée sur son site internet. Son public est rassurés par la sortie de l'EP March of the Zapotec and the Real People en 2009 et d'un nouvel album, The Rip Tide, à l'été 2011. Le musicien, lui, connaît une période plus trouble, marquée par des problèmes de santé et un divorce. Tant et si bien qu'il faut attendre l'année 2015 pour écouter son nouvel album No No No, précédé par le titre du même nom.
Remis de ses ennuis personnels, Zach Condon réunit à nouveau son groupe et part en Italie, dans la région des Pouilles, où est en partie enregistré l'album suivant Gallipoli (2019), outre New York et Berlin avec le producteur Gabe Wax. Ce cinquième recueil comprend les extraits « Gallipoli », « Corfu » et « Landslide ».