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Manchester, 1962. Allan Clarke est chanteur et Graham Nash guitariste et choriste : les deux amis d’enfance appellent à leurs côtés la seconde guitare Jeremy Levine, le batteur Don Rathbone, et le bassiste Eric Haydock. The Hollies (on a beaucoup glosé sur leur admiration vis-à-vis du rocker américain Buddy Holly, mais leur nom est en fait une allusion au houx – holly – de Noël) sont nés.
Sur les pas des BeatlesLevine est remercié peu après la signature du premier contrat du groupe avec le label des Beatles, Parlophone, et un concert à la…Cavern de Liverpool. Dès 1963, le jeune guitariste de dix-sept ans Tony Hicks intègre alors le groupe, et Rathbone est lui-même remplacé par le batteur Bobby Elliot.
Le premier album des Hollies est édité aux États-Unis en 1964, avec, coutume méprisante de l’époque, une pochette et un couplage de titres différents. En Grande-Bretagne, il atteint la deuxième place des classements. C’est la même année que le groupe obtient son premier hit (« Stay ») dans son pays.
Carrousel de hitsCe n’est que le premier épisode d’une longue suite de reprises, par un groupe immédiatement identifié comme gentil, convenable, et propre sur lui, dans lequel les guitares en cascade et les chansons heureuses sont reines : se succèdent ainsi « Here I Go Again », « Bus Stop » (composé par le futur 10cc Graham Gouldman), « On a Carousel », au total dix tubes en quatre années, de part et d’autre de l’Atlantique.
Durant la même période, The Hollies s’essaient au rock psychédélique, et chantent The Beatles (« If I Needed Someone »).Mais ils ont également compris qu’il convenait d’évoluer s’ils ne voulaient pas disparaître, et Nash, Hicks et Clarke se consacrent désormais bien volontiers à la composition.
Machine à tubesLes Britanniques apparaissent dès lors comme une machine à tubes, peaufinant, par un travail plus sophistiqué encore, sur les harmonies et les arrangements, les bases d’une identité, fixées, une fois pour toutes, à leurs tous débuts. Mais amateurs et professionnels les suspectent de plus en plus, malgré quatre albums en deux ans (In The Hollies Style, The Hollies, Would You Believe, For Certain Because) d’être incapables d’enregistrer un disque palpitant de bout en bout : à l’ère des Beatles, cela ne pardonne pas.
Départs et évolutionsEn 1966, le bassiste Bernie Calvert remplace Haydock. Ce dernier se lancera dans une procédure judiciaire qui durera des années, et se verra in fine interdire l’utilisation du nom du groupe. En 1967, l’album Evolution, en effet riche des multiples couleurs du psychédélisme, finit par séduire le public, et se classe en treizième position des charts anglais.
Au mois de décembre 1968, c’est au tour de Graham Nash (qui répugnait à enregistrer un album complet de chansons de Bob Dylan, disque qui sera par ailleurs fraîchement accueilli par critiques et public) de partir : il participe de l’autre côté de l’Atlantique à l’un des premiers super-groupes de l’histoire, Crosby, Stills & Nash (puis Young), et enregistre également en duo avec son ami David Crosby.
Derniers feuxNash est remplacé par le guitariste Terry Sylvester (ex The Swinging Blue Jeans). The Hollies enregistrent un nouveau hit (« Sorrry Suzanne » en 1969), et entament l’année qui suit sur les chapeaux de roue, avec un nouveau succès (« He Ain’t Heavy, He’s My Brother », dans lequel Elton John joue du piano).
En 1971, Allan Clarke prend alors ses distances avec le groupe (pour un tube personnel fortement inspiré de Creedence Clearwater Revival). Il est brièvement remplacé par le Suédois Mikael Rickfors. Son retour en 1973 est salué par de nouveaux hits (« The Air That I Breathe » en 1974, composé par Phil Everly). Mais, brutalement, la machine s’enraye.
SurvieLe succès les fuyant, les Hollies succombent alors aux sirènes de la disco, se rêvant manifestement un destin à la Bee Gees, mais l’histoire ne repasse jamais les plats…et leur maison de disques se désintéresse progressivement d’un ensemble qui lui a pourtant rapporté beaucoup d’argent.
En 1981, après plusieurs années de disette en matière de succès, Sylvester et Calvert prennent le large, et différentes moutures, ou réunions historiques, des Hollies, se contentent de gérer les affaires courantes (une reprise de The Supremes, et des tournées mondiales dans le circuit de la nostalgie).
Succès en bière
Á l’été 1988, et surfant sur le succès d’une campagne publicitaire promotionnant une bière, « He Ain’t Heavy, He’s My Brother » accède de nouveau au sommet des hit-parades, vingt-trois ans après son premier classement. Cette chanson, composée par les Américains Bobby Scott et Bobby Russell, évoque pourtant paradoxalement le sujet bien peu primesautier de Boys Town, communauté d’enfants abandonnés, près d’Omaha, dans le Nebraska : qu’importe le thème, pourvu qu’on ait la mélodie...
Le bassiste Ray Stiles devient alors membre permanent du groupe.
RetraiteEn 1999, Clarke, constatant qu’il perd peu à peu sa souplesse vocale, prend sa retraite, et est remplacé par l’ancien chanteur de The Move, Carl Wayne, qui, décédé d’un cancer au mois d’août 2004, est lui-même remplacé par Peter Howarth, formé au chant par Cliff Richard.
Se pressent désormais autour de lui les anciens Hicks et Elliott, la recrue plus récente Ray Stiles, le guitariste Steve Lauri, et le claviériste Ian Parker. C’est ce line-up qui enregistre en 2006…le premier CD original, Staying Power, de l’histoire de The Hollies.