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Le polyglotte Brian Molko est né le 10 décembre 1972, à Bruxelles, d'un père américain d'origine franco-italienne travaillant dans la finance et d'une mère écossaise évangélique protestante. Les premières années la vie de Brian Molko sont marquées par les déménagements successifs dus aux activités de son père. Après la France ou encore la Lybie, c'est au Luxembourg que la famille pose ses valises. Anglo, germano et francophone, le jeune Molko, est bon élève et attiré par les cours d'art dramatique de son école, l'American School of Luxemburg. Il racontera plus tard qu'il y a forgé son amour de la scène, des costumes et du maquillage.
Et Dieu créa le rock
Marqué à onze par un concert de Téléphone de passage en Belgique, Molko ne s'oriente pas immédiatement vers la musique, mais vers les ordres. Influencé par sa mère, il fréquente assidument l'église et devient Born Again Christian. Une voie vertueuse qu'il parjure pourtant, lorsque, trois ans plus tard, il découvre la sexualité. De cette expérience passée, Molko garde une grande connaissance des textes bibliques, qu'il utilisera de manière récurrente et imagée dans ses chansons. Car le futur musicien décide cette fois de se vouer définitivement au rock, via une boulimie de disques qu'il écoute frénétiquement durant son adolescence. Pour tromper l'ennui, il apprend aussi, seul, la guitare.
L'appel de Londres
A 18 ans, il quitte définitivement sa province du Grand-Duché pour la ville infiniment plus rock'n'roll de Londres, où il s'installe pour suivre les cours de théâtre du Goldsmith's College. Il vit de petits boulots, de mannequinat et donne ses premiers concerts dès 1991, dans quelques pubs du c?ur de Londres, accompagné à la batterie par Steve Hewitt, qu'il retrouvera quelques années après. Mais ce n'est que trois ans plus tard, en 1994, que Placebo naît, lorsque Stefan Olsdal impressionné par un concert de Brian Molko, lui propose de créer un groupe.
Les débuts de Placebo
A cette époque Molko vit d'une période difficile. Chômage, dépression, il retranscrit son angoisse dans des chansons et textes pour le moins noirs et violents. Il cultive un look volontairement ambigu et provocant. Androgyne et bisexuel, maquillé, Molko a parfaitement intégré l'héritage des icones Ziggy Stardust, The Cure ou encore Blondie, il séduit dans ce registre précis et s'accommode très bien de son rôle de parolier, compositeur et leader charismatique, presque trash.
Ce cocktail glam à contre courant de la brit-pop ambiante tape dans l'?il averti de David Bowie qui prend Placebo sous son aile, ainsi que la maison de disques Hut chez qui le groupe signe et sort en 1996 sont premier disque, Placebo. Sexe, drogues et réminiscences punk sont au programme de ce premier disque qui défraie la chronique.
Amour et glam
Plus sur de lui et de son image, c'est un Molko en accord avec lui-même, adoubé par ses idoles (Bowie et Iggy Pop en tête) qui présente en 1998 le meilleur album de Placebo, Without You I'm Nothing. Sa voix y est plus léchée, et ses textes inspirés évoquent un spleen et un romantisme noir exacerbés : Placebo a trouvé sa formule, sa griffe. Le groupe participe d'ailleurs au film de Todd Haynes, hommage au glam rock, produit par Micheal Stipe, Velvet Goldmine (1998).
Stardom
Les albums suivants de Molko et Placebo, notamment Black Market Music (2000) verront le groupe pérenniser son succès en France où réside sa base de fans la plus fidèle. Cependant au gré de ces albums, en particulier après Sleeping With Ghosts (2003), Brian Molko donne à voir une image plus contrôlée, ou en tout cas bien moins sulfureuse que sur les deux premiers albums. Davantage centré sur carrière et non sur ses maux, Molko est désormais le leader d'un groupe qui peut remplir plusieurs Bercy, Zénith et autres arènes musicales. En 2005, il devient père d'un garçon nommé Cody.
Le succès a en tout cas permis à Brian Molko de collaborer au long des années 2000 à nombre de projets parallèles : le groupe AC Acoustics en 2000 ainsi qu'un titre de l'album du duo électro Alpinestars et Trash Palace, le projet de Dimitri Tikovoi, en 2002. Asia Argento et Françoise Hardy le temps de duos notamment sur l'album hommage à Serge Gainsbourg Monsieur Gainsbour Revisited (2005). Celui de l'américaine Kristeen Young et le titre « No Other God » thème de prédilection pour Molko, en 2004. Le titre « Smile » sur l'album de Jane Birkin Rendez-vous (2004), jusqu'à Indochine en 2005, puisque Molko à composé et interprété le titre « Pink Water III » qui figure sur l'album Alice et June du groupe de Nicola Sirkis.
Sous le soleil exactement
Après s'être séparé de son batteur Steve Hewitt en 2007, Placebo a traversé une période de doute qui aurait pu mettre un terme définitif à son histoire. Mais le groupe se reforme avec le batteur Steve Forrest le temps d'un concert MTV EXIT au Cambodge en janvier 2009, et son leader réinspiré, cheveux longs retrouvés, a décidé de renaître de ses cendres et de proposer un message plus positif. Un retour en lumière, que retranscrit le titre explicite du sixième album de Placebo, Battle for The Sun, à paraître en juin 2009.
