« Dans la musique ou dans la vie, j’ai toujours charbonné. Quand tu viens d’en bas, il te faut cet état d’esprit. » Cette phrase, ce credo, c’est ce qui permet à Hache-P d’être toujours là après plus de dix ans de carrière. Dans un rap français où tout semble éphémère, ça n’est pas rien. L’ancien membre de la MZ, échappé en solo depuis la séparation du groupe en 2017, n’a pourtant jamais renié son identité musicale. Celle-ci est brute, profondément ancrée dans la dureté et la mélodie, viscéralement attachée à son quartier du 13e arrondissement de Paris. Le succès ou les embûches n’y changeront rien.
Hache-P fonctionne à l’authenticité. Sa musique ressemble à ce qu’il vit et à ce qu’il voit, se fait en équipe grâce à des beatmakers fidèles tels que Clinton, Kezo ou encore Heezy Lee. Toujours avec ce savant équilibre entre chant et noirceur, entre rap frontal et lumière.
Son précédent album, ROCKNROLL sorti en 2019, exploitait déjà cette patte sonore. Depuis, Hache-P a enchaîné les coups de force avec plusieurs singles dont « Arès », « Bonne Dope » avec Dehmo, et surtout le carton « CACHE COU » sur l’album de Gazo. On retrouve d’ailleurs ce dernier sur l’entêtant single d’Hache-P « Canon ».
En bon charbonneur, Hache-P a toujours évolué en indépendant. « C’est comme ça depuis que j’ai débuté dans le rap. Avoir plusieurs casquettes, savoir gérer beaucoup de choses à la fois, ça forge. Ça te rend solide et endurant. On a tout appris sur le tas et ça paie aujourd’hui. » C’est ce qui lui permet d’être si polyvalent, de pouvoir être acteur dans le film Paradise Beach de Xavier Durringer en 2019 ou de chapeauter ses clips et ses compositions. Désormais soutenu par le label AllPoints France, il a toutes les cartes en main pour s’exprimer pleinement. Et il ne s’en privera pas.