Alela Diane Menig voit le jour le 20 avril 1983 à Nevada City, en Californie. Ses parents musiciens et écologistes font partie de la communauté hippie qui s'est installée dans cette ville dans les années 1970. Ils élèvent leur fille dans une émulation artistique et une chaleureuse ambiance familiale.
Enfant, elle chante dans la chorale du quartier tout en étant bercée par le folk traditionnel qu'écoute ses parents, mais aussi The Grateful Dead, Paul Simon ou Patsy Cline. En 2002, lors d'un séjour initiatique à San Francisco, la jeune fille commence à apprendre à jouer de la guitare et à écrire des chansons, dont la plupart figureront sur son premier album. C'est l'année suivante, dans le studio de son père, qu'elle enregistre une première ébauche, Forest Parade, qui devient The Pirate's Gospel. Gravé à 650 exemplaires, il est distribué à la famille et aux amis.
En 2004, Alela Diane s'installe à Portland, et donne ne nombreux concerts afin de faire connaître ses chansons. Sa compatriote folkeuse de Nevada City, Joanna Newsom, l'invite à se produire sur scène à ses côtés. Le bouche-à-oreille fait effet. The Pirate's Gospel intéresse le label Holocene Music, qui le publie en 2006. L'année suivante, c'est le Royaume-Uni qui est touché par la voix et la musique de cette jeune artiste qui semble venue de l'ancien monde. Celle-ci publie un maxi, uniquement disponible en vinyle, Songs Whistled Through White Teeth.
Le folk dépouillé aux accents ancestraux de The Pirate's Gospel fait connaître Alela Diane au monde entier. En France, c'est le label Fargo qui repère cette jeune folkeuse aux allures de squaw de l'Ancien Monde. Au printemps 2007, le morceau « The Pirate's Gospel » apparaît sur la compilation Even Cowgirls Get Blues sur laquelle figurent enre autres les chanteuses de folk Sera Cahoone et Sarah White. La publication française de The Pirate's Gospel suit de près, accompagné d'une longue tournée internationale.
En 2008, les producteurs américains Eddie Bezalel (qui a travaillé avec Mark Ronson) et Hugo Nicolson (qui a Primal Scream et Radiohead à son actif) s'attellent au premier volume de leur projet Headless Heroes, qui consisterait en une série de disques de reprises. C'est Alela Diane, quasiment inconnue aux Etats-Unis, qu'ils repèrent par hasard sur internet. Ils l'nvitent à chanter sur The Silence of Love. Celle-ci impose sa facilité à épouser d'autres horizons que le folk des forêts californiennes, en réinterprétant « Nobody's Baby Now » de Nick Cave, le très beau « Just Like Honey » de The Jesus and Mary Chain ou « True Love Will Find You in the End » de Daniel Johnston. The Silence of Love se révèle une belle occasion pour la jeune chanteuse de confirmer l'intemporalité de sa voix.
« Je crois que les chansons que j'écris me dépassent un peu. J'ai l'impression qu'elles viennent d'horizons plus lointains. La majorité d'entre elles parle du passé, d'histoires anciennes ou de l'enfance déchue... Dans un sens, je pense qu'à travers elles je fais circuler les histoires de personnes qui ont disparu depuis longtemps et qui ne sont plus là pour les raconter. Je suppose que c'est aussi comme ça que s'est toujours développée la tradition du folk ». En effet, le folk est une musique venue d'un autre âge, qui ressuscite les ancêtres, les coutumes et les paysages perdus.... Comme le suppose, à juste titre, le chant d'Alela Diane.
Après le deuxième album To Be Still de 2009, Alela Diane confie son folk sombre au producteur Scott Litt qui apporte des sonorités plus accessibles. L'album Alela Diane & The Wild Divine sorti en avril 2011 confirme l'aisance de la chanteuse dans le bluegrass comme le folk électrique. Après cet intermède country suivi d'une rupture amoureuse avec le guitariste de The Wild Divine, Tom Devitori, Alela Diane s'étend sur cet événement personnel dans son quatrième album About Farewell, sorti en juin 2013 et marquant un retour au folk épuré et mélancolique des débuts. La blessure cicatrisée, l'artiste culte revient deux ans plus tard en duo avec le compositeur et guitariste de Joanna Newsom, Ryan Francesconi, pour l'album Cold Moon publié en octobre 2015.