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Tignasse en bataille, regard malicieux et pulls tricotés, Julos Beaucarne vit, dit-il, « à bord du vaisseau spatial Terre« et revendique sa citoyenneté wallonne avec la fermeté des francophones convaincus. Cet habitant universel de Tourinnes-la-Grosse, au sud de la Belgique, promène un sentimentalisme malicieux dans les choses de ce monde, mêlant la défense de l'environnement et des particularismes régionaux (il traduit notamment « l'Auvergnat » de Brassens ou les « Gens de mon pays » de Gilles Vigneault en langue wallonne, encore parlée en Belgique), à l'évocation de l'équilibre cosmique et des élans de bonne santé terrienne. Julos Beaucarne compose ses premières chansons en 1958, et effectue sa première tournée dans le sud de la France, en Provence, en 1961.
Wallon et libertaire. Auteur-compo-siteur et interprète, il est à l'origine de la nouvelle vague de la chanson belge, d'où ni la poésie classique ni la culture populaire ne sont exclues. Fondateur du « Front de libération des arbres fruitiers », amateur de mélodies simples, accessibles à tous, Julos Beaucarne met en musique des poèmes de Ramuz, de Victor Hugo, de Gustave Nadaud ou de Max Elskamp. Il compose des chansons à forte teneur politique (l'album Lettre à Kissinger en 1975, Nous sommes 180 millions de francophones en 1974), et empreintes d'une vision tendre et libertaire de la vie, héritée de la culture wallonne, en opposition aux Flandres que Jacques Brel représentait à sa façon.
V. M.