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Originaire de Tours, Frédérick Landier n'a rien de teuton. Il ne parle même pas allemand, d'ailleurs. Son nom, il le doit simplement à la consonance agréable de « Rubin Steiner » à son oreille.
Il commence sa carrière de DJ sur Radio Béton, une station périphérique de Tours où il anime une émission de free jazz, hip-hop et électro. Poussant à l'occasion les platines, Landier fait profiter le public de Radio Béton de ses propres compositions.
Influencé également par le punk (il est, pendant quelques années, le guitariste du groupe Merz), l'artiste se dote d'une culture musicale étendue, loin de se limiter à la dance et aux classiques de dancefloors.
French touchDéveloppant son propre home studio, Landier, qui évolue dans les clubs sous le pseudonyme de Rubin Steiner fabrique son premier album en 1998 Lo-fi Nu Jazz qu'il produit lui-même et grâce auquel il attire l'attention de Platinum Records qui accepte de signer son Volume 2 deux ans plus tard.
Marqué par des influences hip-hop, jazzy et électro, Steiner n'en triture pas moins le genre de base pour obtenir des mixes énervés assez furieux dans l'esprit et dans le ton, assez rares chez les DJ de la French touch.
Déstructurant les sons, Steiner évolue dans une structure assez anarchique, loin du classique couplet/refrain adopté par de nombreux DJ français après le succès de Daft Punk. En 2001 sort Lo-Fi Nu Jazz Volume 2 Plus Remixes, une forme de version uplaodée et ultime de son album de base.
Nueue BandPeu enclin à n'être qu'un amuseur de clubs, Steiner prend fait un virage à 180° et renoue avec ses origines punk en 2001, en recrutant plusieurs musiciens pour évoluer autour de lui.
Le bassiste Sylvestre Perusson, le tromboniste Benoît Louette, le batteur Stéphane Charasse, le guitariste Olivier Claveau et l'organiste Lionel Laquerière. Lui même lâche ses platines pour revenir à la guitare et, s'il mixe toujours, c'est au service de la musique instrumentale que produit son groupe, le Rubin Steiner Quartet avec lequel il se produit dans toute la France avant la sortie de Wunderbar Drei (2002), un album où se croisent le rock, le funk, la pop et l'électro.
Artiste authentiquement décalé, Steiner, au fur et à mesure de l'évolution de sa formation, se produit aussi bien sous l'appellation BoogeRS, Rubin Steiner Nueue Band ou encore Rubin Steiner Magical Black Shoes Orchestra.
Ami du dessinateur et DJ occasionnel Luz (par ailleurs dessinateur dans Charlie Hebdo), Steiner participe au projet Ouvroir de Musiques Potentielles (OuMuPo) et coordonne l'album / bande dessinée OuMuPo 3, avec Yann Tiersen, The Married Monk et Julien Ribot.
Toujours attaché toutefois à son activité de DJ, Steiner multiplie les reprises d'artistes évoluant dans tous les domaines (de Babyface à Arthur H en passant par Bikini Machine) qu'il ré-arrange et remixe à la « façon Steiner ». Ces morceaux se trouvent disséminés sur divers albums compilant des sets de DJ.
Franco-AllemandEn 2006, il est nominé aux Victoires de la Musique pour l'album Drum Major, sorti l'année précédente et ne manque que de peu de recevoir le célèbre trophée.
Plus vraiment DJ, pas complètement rockeur, Steiner et sa Neue Band tournent à travers toute la France au cours de grands shows conçus autant comme des spectacles que des concerts. Revenant aux sources germaniques de l'electro et du krautrock, Steiner enregistre un album se situant tout à fait dans la lignée de Kraftwerk et autres anciens du genre.
Sorti en 2008 Weird Hits, Two Covers & a Love Song s'offre une petite touche vintage faisant la part belle à un son très seventies, rappelant les grandes heures de ce qu'on n'appelait pas encore la « german touch ». Un album foutraque et énervé, parfaitement en conformité avec la personnalité sans limites de ce touche-à-tout ultra-doué.