2775 fans
Natif de CIncinnati dans l'Ohio le 21 octobre 1955, Fred Hersch fait ses premières gammes sur le piano familial à l'âge de quatre ans. Élève de la Walnut Hills High School puis du Grinnell College dans l'Iowa, il joue un temps de la mandoline et compose à douze ans sa première symphonie. Son cycle d'études s'achève en beauté par un diplôme du conservatoire New England de Boston.
Au milieu des années soixante-dix, c'est dans les clubs de jazz de Cincinnati qu'il s'exerce avant de gagner New York. Installé dans la Grosse Pomme depuis 1977, Fred Hersch se fait connaître comme musicien de séance pour Stan Getz, Joe Henderson, Toots Thielemans, Art Farmer, Lee Konitz, Charlie Haden, Eddie Daniels, Janis Siegel et joue dans des petites formations. Devenu enseignant au conservatoire de Boston qu'il a fréquenté, le pianiste influencé par Bill Evans y délivre des cours entre 1980 et 1986 tout en alignant ses premières compositions.
En 1984, après un premier opus avec Jane Ira Bloom, As One, paraît son premier enregistrement en leader. L'album Horizons (Concord) est suivi de Sarabande et Heartsongs (Sunnyside) et E.T.C. en 1988. Le pianiste qui apprend alors sa séropositivité redouble d'activité. Signé par le label Angel de la major EMI, il réalise pour cette étiquette les albums The French Connection (1989) et Red Square Blue : Jazz Impressions of Russian Composers (1992). Entre les deux paraissents un hommage à Bill Evans, Evanessence (1990), Forward Motion (1991) et Dancing in the Dark (1992).
D'autres sorties se succèdent pour Sunnyside, Nonesuch (des hommages à Billy Strayhorn, Rodgers & Hammerstein et Thelonious Monk), Enja (Point in Time, 1995) et Concord Jazz (Passion Flower, 1996). En 1998 sort un album de ballades, Songs We Know, avec le guitariste Bill Frisell ; 4 in Perspective (2000) voit les participations de Kenny Wheeler, Norma Winstone et Paul Clarvis ; le triple Songs Without Words suit en 2001.
En 2006, après le magnifique Leaves of Grass, Fred Hersch est le premier pianiste à se produire seul au Village Vanguard de New York. L'album Personal Favorites sort la même année avant un accident dû à sa maladie qui plonge le musicien dans le coma pendant deux semaines en 2008. Rétabli, il repart à l'attaque de la scène et des studios. Voguant entre les labels Sunnyside et Palmetto, Hersch saute d'un style à l'autre comme d'accompagnateurs. Parus en 2009, Live at Jazz Standard et Fred Hersch Plays Jobim sont suivis de Whirl en trio (2010), Alone at the Vanguard en solo (2011) et Alive at the Vanguard (2012) avec John Hébert et Eric McPherson, des disques aussi grands et chaleureux les uns que les autres.
Deux collaborations se suivent en 2014 : Only Many avec le trompettiste Ralph Alessi et Free Flying avec le guitariste Julian Lage. Fred Hersch retourne à l'intimité de son piano dans Solo (2015) avant de se lancer dans une vaste tournée qui le voit passer de son club favori (Sunday Night at the Village Vanguard, 2016) au JCC Center Hall de Séoul, en Corée du Sud, où est enregistré Open Book (2017). L'année suivante paraît le témoignage de ses concerts européens sur Live in Europe (2018).