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Colette Magny est née le 31 octobre 1926 à Paris. Après avoir travaillé de longues années en tant que secrétaire bilingue (elle parle couramment anglais) à l'OCDE, elle décide de se consacrer à sa passion, ce pourquoi elle est taillée : la musique. Sa voix aussi subtile que puissante, est empreinte d’une émotion rare, ce qui lui donne des prédispositions certaines pour le blues et le jazz.
MelocotonCe don unique l’entraine dans quelques cabarets Parisiens, où elle est repérée au début des années 1960. Elle se produit en première partie des vedettes de l’époque et, en 1963, se fait connaître avec la chanson « Melocoton », à la poésie nostalgique et enfantine contrebalancée par sa voix mûre. Ce succès lui permet d’enregistrer un album Les Tuileries, publié chez CBS en 1964.
Hors-normeMais dans la vie, Colette Magny se soucie peu des paillettes et des plans de carrière. Les raisons pour lesquelles elle s’est lancée dans la voie artistique, lui viennent d’un profond engagement politique et humaniste. L’album Vietnam 67, sorti en 1967, prouve de quelle matière est faite cet artiste au physique et au caractère hors-normes, qui impose le respect autant qu’elle dérange. Elle s’appelait elle-même le pachyderme et avouait « Si on ne me laisse pas chanter ce que je veux, je préfère me taire ». A l’aube de mai 68, ses chansons « Lorsque s’allume les brasiers », « Désembourber l’avenir », « Aurons-nous point la paix ? » l’inscrivent dans la lignée des insoumis tels Brel et Ferré, ou Verlaine, Aragon et Rimbaud qu’elle chantera.
Feu et rythmeDans les années 1970, elle signe sur le label Le Chant Du Monde et emprunte les chemins du blues, du rock progressif et du free jazz dans une série de brûlots engagés, tels Feu et Rythme (1970), album qui prouve la hauteur de ses ambitions.
Suivent Répression en 1972, Transit en 1975 et des projets aux côtés d’orchestres de jazz qui permettent à un public restreint de découvrir ses improvisations vocales impressionnantes. Trop restreint, car l’insoumission et les provocations de Magny lui valent de subir la censure des programmes de radios et des médias en général.
White blues woman Elle retrouve un plus large public avec l’album Chansons pour Titine en 1983, qui contient des reprises des grands classiques du jazz (« Strange Fruit », You Go to My Head »…) puis Kevork ou le Délit d'Errance en 1989.
En 1991, sort un disque de chansons inédites qui comporte l’enragée « Rap’toi d’là que je m’y mette ». Celle que l’on présente désormais comme une Bessie Smith blanche, décède le 12 juin 1997, à son domicile de Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron.