C'est parti pour l'album de trop...
Le nouveau Bruit Noir est encore pire donc encore mieux que les deux premiers. Voire que les trois premiers, mais ça on ne saura jamais car ils sont directement passés à l’album « IV/III ». Comme si Pascal Bouaziz et Jean-Michel Pirès voulaient d’entrée de jeu écarter l’idée de « dernier album » après s’être échappés de Mendelson. Des punchlines un cran au-dessus des rappeurs quitte à les prendre dans leur propre tronche (« Daniel [Darc] c’était une cathédrale, toi t’es qu’un putain d’Algeco » - Béatrice), eux qui se sentent « vieux-vieux-vieux » (Coup d’état), un climax qui s’appelle Tourette, l’envie de choquer certes mais aussi dans le bon sens du terme (édifiant Le visiteur), des instrus abrasifs où vient s’écorcher le fakir Bouaziz… Et plus il s’agite, plus il se fait mal et nous fait du bien, dans la méchanceté (Artistes, Chanteur engagé, Calme ta joie) ou dans une certaine émotion (Petit Prince, Communiste), mais crue, à vif, sans le moindre couvercle du sur-moi sur ce moteur à plein régime de fiel, de tendresse et de mauvaise foi. « C’est parti pour l’album de trop » (et tant mieux).