Né le 28 juin1968 à Vernet-les-Bains, près de Perpignan, Bruno Caliciuri tient àses origines et continue de vivre dans la région perpignanaise quandil n'est pas en tournée. En 1984, il renonce au rugby après un concert de U2 à Toulouse, décidant d'épouser une carrière de musicien.
À dix-sept ans, il crée son premier groupe, Pénétration Anale - un nom qui lui vaut un renvoi de son lycée. Il passe quand même son bac scientifique et commence une formation en IUT avant d'abandonner ses études pour la musique. Il fait ses premières armes dans les bals populaires, reprenant Joe Strummer (The Clash) ou The Waterboys devant un public qui attend plutôt des standards de variété. De 25 à 28 ans, Bruno Caliciuri fait partie de Indy, un groupe de rock dans lequel il chante, joue de la guitare et du trombone. Un album paraît en 1995, Tu Es Si Belle Qu'il Se Met à Pleuvoir.
En 1997 sort l'unique album auto-produit de son nouveau groupe, Tom Scarlett, avec celui qui deviendra son fidèle guitariste, Hugues Baretge. Ce n'est pourtant qu'en 2001, avec son nouveau pseudonyme diminutif, que Cali est remarqué : après s'être produit aux Francofolies de La Rochelle, l'un de ses titres, «Tout va bien », est diffusé sur France Inter. Dans la foulée,il est signé par Labels (affilié à Virgin/EMI).
En août 2003 paraît l'album L'Amour Parfait - enregistré enAngleterre -, marquant le début du succès. Pour surmonter un chagrin d'amour, le chanteur plaque des mots tragiques, prononcés avec une insistance gutturale qui n'est pas sans rappeler Jacques Brel, sur une musique très entraînante (« Elle m'a dit »). Le contraste entre l'orchestration impeccable de ses musiciens et sa voix grave sur des textes aux rythmes asymétriques et boitillants est la griffe même de Cali. La tournée qui s'ensuit permet au chanteur de se constituer un public et de s'imposer comme un artiste de scène : ses concerts sont réputés pour leur intensité et leur énergie. Cali s'engage corps et voix face à son public : adepte des bains de foule, des litres de transpiration et des bis jusqu'à extinction de voix, il se donne sans compter. Cette débauche d'énergie et d'efforts est récompensée par les prestigieux Prix Constantin et Vincent Scotto (2004).
Fidèle à une tradition politique familiale ancrée à gauche (son grand-père italien, Giuseppe Caliciuri, s'était engagé, dans les années 1930, dans les Brigades Internationales), Cali - qui s'était déjà présenté par deux fois lors d'élections locales en 1988 et 1992 - exprime son engagement. À l'image des spots publicitaires de son deuxième album, Menteur (2005), dans lesquels il annonce qu'il va « réduire la fracture sociale en moins de 100 jours », puis se fait traiter de menteur. Cet humour potache lui vaut d'être censuré par le Bureau de Vérification de la Publicité pour certaines allusions au gouvernement (le chanteur prend position pour Ségolène Royal aux élections présidentielles de 2007).
S'inscrivant dans la tradition nationale des chansonniers engagés, Cali sort du moule de la « nouvelle chanson française » en 2008, exposant cette fois plus que son intimité : ses idées. Ainsi, L'Espoir, dont le titre est une référence à un album de Léo Ferré (1974), contient des hymnes aux lendemains qui chantent, notamment la chanson-titre et le deuxième single : «1000 coeurs debout ». Impliqué dans diverses causes sociales, Cali chante aux côtés de Miossec et de Didier Super à la Cigale le 17 avril 2007 pour soutenir le journaliste d'investigation Denis Robert. Autre sujet brûlant pour Cali, père de deux enfants : le droit des pères à obtenir la garde parentale, qu'il évoque dans ses textes (« Le Vrai père » et « Qui se soucie de moi » dans Menteur, « Le Droit des pères » dans L'Espoir) et son association L'Amour Parfait.
Ses collaborations musicales sont ancrées dans le terreau fertile de l'amitié, comme celle avec Miossec, présente dans leur livre Rencontre au fil de l'autre où les deux complices s'en donnent à coeur joie. En atteste aussi sa participation, en janvier 2007, aux six concerts des Aventuriers d'Un Autre Monde, avec Jean-Louis Aubert, Alain Bashung et Daniel Darc - avec qui il chante « Pauvre garçon » sur Menteur -, Richard Kolinka (Téléphone) et Raphaël. Sur L'Espoir, Cali chante « Je ne te reconnais plus » en duo avec Olivia Ruiz, la compagne de son grand ami Mathias Malzieu, leader de Dionysos. C'est d'ailleurs ce dernier qui a produit l'album. En juin 2009 paraît Le Bruit de Ma Vie - Live 01, nouvel album de Cali pris sur le vif dans son repaire favori qu'est la scène.
Il n'a peur de rien et ose tout, c'est à ça qu'on reconnaît Cali, porte-drapeau d'un rock fier et sentimental sur La Vie Est UneTruite Arc-en-Ciel Qui Nage Dans Mon Coeur, sorti en novembre 2010. Lancé en premier extrait, le titre « L'Amour fou » est assorti d'une vidéo réalisée par et avec le farceur du web Rémi Gaillard, équivalent de Cali dans le monde virtuel. Après une tournée piano-voix en compagnie de Steve Nieve (claviériste du groupe d'Elvis Costello, The Attractions), Cali prolonge cette ambiance acoustique avec le pianiste Eric Legnini sur l'album suivant Vernet-Les-Bains, dont est extrait le simple « L'Amour est éternel ».
L'amour, toujours, inspire Cali qui travaille à son sixième album quand il est appelé pour faire partie du jury de l'émission Rising Star diffusée sur M6. Le titre « La Vie quoi » est le premier extrait de L'Âge d'Or, qui paraît en mars 2015 et dévoile un aspect plus retenu et mélancolique du chanteur. Outre David François Moreau en musicien, arrangeur et producteur, l'album accueille les contributions vocales de Jimmie O'Neill (The Silencers) et de sa fille Coco-Grace sur un titre portant son prénom, tout comme sa cadette Poppée. Le spleen se prolonge sur son successeur, Les Choses Défendues, paru en 2016, qui témoigne d'une maturité admirable au travers de ses textes toujours justes, en équilibre entre sensibilité et pudeur, comme en témoigne le titre « Annie Girardot ». Deux ans plus tard paraît son premier roman, autobiographique, Seuls les enfants savent aimer (Le Cherche-Midi). Quelques mois après, Cali revient au répertoire de Léo Ferré, influence toujours prégnante, par une sélection de seize chansons interprétées avec le pianiste Steve Nieve et le guitariste François Poggio.