❤️🎯 NOUVEL ALBUM - COEUR DE CIBLE 🎯❤️
Ils ont mélangé les styles à une époque où tout était cloisonné, façon fusion sans confusion. Détonné dans le paysage rock français des années 90, le regard tourné vers les États-Unis de Fugazi et de Grandmaster Flash. Squatté avant l’invention des tiers-lieux. Tourné partout en France et ailleurs, traçant un chemin pour le metal dans le pays du roquefort et de Johnny. Crucifié les machos et agresseurs dix ans avant #MeToo. Trente-cinq ans de carrière hors des sentiers du marketing, onze albums studio, 2 500 à 3 000 concerts estimés (personne ne sait !), des hectolitres de sueur… Lofofora, parrain du metal alternatif en France, est loin d’avoir dit son dernier mot.
Encore fâché. Et comment ne pas l’être ? Lofofora est aussi énervé qu’au premier jour et le fait savoir avec un onzième album, Cœur de cible, qui fait suite à Vanités (2019). Histoire de ne pas prendre des vessies pour des lanternes. Ne pas baisser les bras. Ne pas se laisser faire. Refuser d’être une cible, de se laisser submerger par l’apocalypse à venir. Un remontant face à la morosité ambiante, une réaction épidermique à la crise perpétuelle, un baume au cœur guerrier, couleur rouge sang. « C’est le rôle du rock ! Donner de la force à celles et ceux qui nous écoutent. Rester sauvage », explique Reuno Wangermez (chant), qui forme Lofo avec Phil Curty (basse), Daniel Descieux (guitare) et Vincent Hernault (batterie). « On a creusé en nous pour sortir quelque chose d’intense, connecté à nos tripes. »
Pas question de se contenter de « faire du Lofo » sur ces onze titres qui composent une photographie spontanée de ce qu’est le groupe en 2024. La palette de Cœur de cible est pleine de nuances. Fusion / crossover (un genre qui les a fait connaître dans les 90’s) avec supplément groove (« A.D Haine »). Metal lourd aux accents thrash (« Maladie mortelle »). Rockabilly poisseux trempé dans le venin des Cramps, entre roman noir et western intime (« Les Deux »). Ambiance hip-hop old school à la Beastie Boys (« Laisse pas faire »). Et bien sûr punk, version hardcore jouasse (« La Distance ») ou façon Sex Pistols, adolescent, ultra-mélodique (« Konstat 2024 »).