Elle a déboulé sans crier gare la déferlante Trois Cafés Gourmands. Joviale et fédératrice. Saine
et populaire. Instantanée et accueillante. « J'ai la Corrèze en cathéter ». La profession de foi de
l'hymne rouleau-compresseur À nos souvenirs a largement surpassé un aura régionaliste. Elle a
envahi l'Hexagone, s'est imprimée sur un nombre incalculable de lèvres. Scandée dans les clubs,
les Zénith, aux Francofolies de la Rochelle. En salle ou en plein air. Même adhésion massive.
Même résonance collective. La chanson-phénomène jaillit fièrement dans les férias, des club de
rugby s'en emparent, des professions détournent les paroles pour manifester et faire valoir leurs
propres droits. Un tube, un vrai. N'est-ce pas, non plus, un tour de force de comptabiliser plus de
185 millions de vues pour un clip sur YouTube ? Ou d'ériger un premier album, L'air de rien, en
triple disque de platine. Ou encore de hisser trois autres singles en rotation radio (Évidemment,
Ainsi va la vie, À nous). Preuves irréfutables et à l'appui que le groupe n'est pas l'auteur d'un
unique casse.
Le public a marché dans les pas de Mylène Madrias, Sébastien Gourseyrol et Jérémy Pauly. Trio
soudé, complice et qui n'use pas de la posture. On la connaît désormais l'histoire qui convoque les
origines communes à Arnac-Pompadour en Corrèze, les liens tissés entre eux dès l'enfance,
l'abnégation à écumer les fêtes de village, les auto-productions faites avec les moyens du bord, le
bouche-à-oreille vivace, les lancements d'alerte d’À nos souvenirs par les radios locales et la
montée en puissance galopante. Une centaine de dates durant ces deux années aussi riches que
pleines. Aucun signe d'essoufflement et surtout un désir prégnant d'en découdre à nouveau.
L'étape couperet du deuxième album ou la crainte d'être attendus au tournant, ce n'est pas inscrit au cahier des
charges. Le questionnement intérieur, c'est dans les chansons qu'ils l'ont insufflé. Profiter des
repères à domicile. Gommer, retravailler à la pointe fine, sans relâche. Maquetter plusieurs
versions, sélectionner les titres. Orner d'une parure fringante ceux déjà testés sur scène.
Le groupe continue de faire rimer humilité et félicité, hospitalité et générosité, solidarité et
efficacité.
Les mots de Comme des enfants, chanson éponyme solaire et lancée en éclaireuse, peuvent s'accoler à
l'ascension de la formation. Ils sont aussi à la fois béquille, moteur, invitation à
l'accomplissement personnel. Les valeurs empathiques et bienveillantes de la triplette
chantante sont intactes, les titres souvent à double lecture, la tendresse des voix identifiables.
Ce qui prime, c'est l'allure conviviale et conciliatrice des ambiances, rehaussées ici et là
par une section de cordes et de cuivres. Pas de monochromie mais des percées davantage
cosmopolites, exotiques et parfois hispanisantes.
Il y enfin l'enthousiasme contagieux d'un groupe qui provoque des vagues d'amour et des consolations. Le public a pris
l'habitude de leur dire merci.
Et un merci vaut bien plus qu'un bravo.
En 2024 Mylène Madrias quitte le groupe pour une carrière solo, les garçons ne veulent pas s'arrêter la car "cela aurait été trop facile" selon leurs dires et écrivent un 4ieme album. Ils sont rejoints en juin 2024 par Julie Santamans qui sera la nouvelle voix féminine, du nouveau trio pour se 4ieme album, qui s’appellera des Ondes et des reflets.