2518 fans
Cette étrange machine à tricoter venue du Canada voit le jour en 2004 à Montréal dans le quartier de Trois-Rivières. Formé parle couple de joyeux déphasés Catherine Leduc et Matthieu Beaumont, collègues à la scène et compagnons à la ville, le groupe adopte dès le départ une forme minimaliste : une chanteuse et un pianiste qui sert de chœur et de partenaire de chant à l’interprète principal.
Super OrdinaireDès le départ, le répertoire de Tricot Machine s’oriente vers un ton léger et décalé, flirtant parfois avec le kitsch parfaitement assumé. Ainsi, l’un des premiers morceaux du groupe, « Un ours » n’est pas sans rappeler une version vacharde du « ce matin, un lapin a tué un chasseur » de Chantal Goya. Mais outre de petits textes amusants, pouvant parfois cependant cacher une vraie thématique avec du sens, les compositions du duo restent cependant toujours fraîches et décalées, oscillant entre la quasi-chanson pour enfants et la ritournelle sympathique à double sens. Si « Super Ordinaire » (une de leurs meilleures réussites en termes de pur comique absurde), « Les peaux de lièvres », « Les oreillons » ou « Pas fait en chocolat » n’ont pas vocation à changer le monde, l’humour bon enfant du duo leur ouvre les portes de la Grosse Boîte, un label québécois spécialisé dans les jeunes artistes débutants.
Crissement kitschEn 2007, leur premier album, Tricot Machine sort dans les bacs canadiens, mais, outre le bouche-à-oreille, le succès du duo vient également des petits clips qui accompagnent chacun des morceaux. Tournés sans prétention, avec quelques effets faciles et trois bouts de ficelle, baignant dans une ambiance de couleurs chatoyantes et d’esprit rétro, ils deviennent très vite l’un des summums du kitsch Québécois et les jeunes en deviennent fous. Beaucoup de bonne humeur, un peu de musique folk tirée du patrimoine traditionnel canadien francophone, des références au cinéma populaire québécois (adoptant, dans certains clips, des looks à la Elvis Gratton) et un soupçon d’ironie parfois grinçante constituent le cocktail qui réjouit le Québec et les quelques auditeurs francophones qui ont l’occasion de découvrir le duo. Le succès de l’album leur vaut de recevoir le prix Félix (une distinction particulière de la chanson populaire Québécoise) en 2007.
Le tricot de NoëlDoté d’un style d’écriture à la fois recherché et spontané (par certains points, les textes du duo s’apparentent presque à des exercices d’écriture automatique), Tricot Machine enregistre un second album, thématique cette fois, intitulé Tricot Machine chante et raconte 25 décembre, dédié aux fêtes de fin d’année. Tendre, un peu grinçant et doucement anticlérical, le disque permet au duo de rebondir sur le succès de son premier album et de devenir une référence dans la galaxie, pas si peuplée, des chanteurs fantaisistes. Désormais à la tête d’une véritable fanfare avec cors, ukulélés, banjos, carillons et trombones lorsqu’il se produit sur scène, le duo est devenu un must dans le milieu de l’humour Québécois, en espérant qu’il puisse un jour s’exporter dans le reste de la francophonie.