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A l'origine de The Stone Roses, deux amis d'enfance habitant dans la banlieue de Manchester. Le premier, l'apprenti-guitariste John Squire (né le 24 novembre 1962 à Broadheath, Manchester) est plutôt timide, le second, Ian Brown (né le 20 février 1963 à Orford, Ceshire) au caractère plus extraverti, occupe le poste de bassiste dans le groupe qu'ils décident de former en 1984. Sous le patronyme The Patrol, ils s'entourent d'Andy Couzens (chant, guitare) et de Simon Wolstencroft (batterie).
La même année, l'arrivée du bassiste Pete Garner permet à Ian Brown de passer au micro. Le groupe se rebaptise The Stone Roses, et donne son premier concert au Moonlight Club à Hampstead devant un Pete Townshend enthousiaste, avant de s'engager pour une mini-tournée en Suède. L'année suivante, Wolstencroft quitte le groupe, il est remplacé par Alan John Wren, surnommé « Reni » (né le 10 avril 1964). Dans cette formation, The Stone Roses enregistre un quelques titres en compagnie de Martin Hannett, producteur de Joy Division dont le single « So Young/Tell Me », paru en septembre 1985. Mais celui-ci ne rencontre pas le succès escompté.
Le groupe change alors d'orientation musicale, délaisse les influences punk et gothique de ses débuts, pour se diriger vers un rock teinté de pop et porté par les dentelles de guitares de John Squire. Le maxi-single suivant, « Sally Cinnamon », paru en mai 1987 sur FM Revolver Records, est le témoin de cette évolution, s'accompagnant de remaniements internes : Andy Couzens quitte le groupe, bientôt suivi par Peter Garner, cédant son poste de bassiste à Gary Mounfield dit « Mani » (né le 16 npvembre 1962).
Fraîchement signé sur Silvertone Records, les Stone Roses ainsi remaniés enregistrent un troisième single, « Elephant Stone » en octobre 1988 sous la houlette de Peter Hook de New Order. Mais ce n'est qu'avec la sortie de « Made Of Stone » et de leur premier album, The Stone Roses, arrivé en mars 1989 et produit par John Leckie, que le groupe explose enfin. Acclamé par une critique unanime, consacré par une tournée anglaise triomphale, The Stone Roses donne le coup de grâce avec les singles « She Bangs The Drums » en juillet 1989 et surtout « Fools Gold » en novembre 1989, qui marque son apogée. Avec ses guitares funk et sa rythmique house, ce dernier single, parfaitement en phase avec l'avènement de la culture rave anglaise, marque fortement les esprits.
Très vite, les Stone Roses, au même titre que les Happy Mondays, se voient d'ailleurs bombardés fers de lance d'un mouvement surnommé Madchester, empruntant à l'univers de la house son groove, son hédonisme... et sa drogue, l'ecstasy. Hélas, cette ascension fulgurante reste sans suite, malgré les quelques coups d'éclat qui marquent encore avec panache l'année 1990 : la réédition des premiers singles contre la volonté du groupe, qui, en réponse, vandalise les locaux du label fautif, un concert devant 30 000 personnes à Spike Island le 27 mai, un nouveau single, « One Love » en juillet... Tous ces événements ne parviennent pas à contrebalancer les signes patents de la débandade.
Celle-ci débute par l'annulation d'une tournée américaine. Le groupe traîne ensuite Silvertone Records devant les tribunaux pour les forcer à rompre leur contrat. Ils gagnent le procès, et signent sur Geffen Records en mai 1991. Des problèmes de drogue ralentissent fortement le chantier du deuxième album, et, pour combler le vide, les rééditions Silvertone se succèdent. Trois « nouveaux » singles sont ainsi extraits de leur premier album parfait : « I Wanna Be Adored », « Waterfall » et « I Am The Resurrection », ainsi qu'une compilation, Turns Into Stone, est publiée en juillet 1992.
Absorbé dans une spirale de drogues et d'oisiveté, le groupe végète, et ce n'est que sous la pression de Geffen qu'il finit par achever Second Coming, l'album tant attendu, qui sort en décembre 1994 et déçoit aussi bien la critique que les fans. L'enchaînement des événements qui suivent la sortie de l'album va s'avérer tout aussi cacophonique. The Stone Roses subvient ainsi au départ de Reni par l'arrivée de Robbie Maddix, mais, vaincu par la peur, le groupe recomposé ne peut assurer la tournée prévue au printemps 1995.
Après la parution d'une nouvelle compilation Silvertone,The Complete Stone Roses, l'annulation d'une date en tête d'affiche du festival de Glastonbury (après que John Squire se soit cassé la clavicule) achève de faire du retour de The Stone Roses un non-événement. En guise de répit à la fatalité, une tournée britannique parvient enfin à s'organiser fin 1995, rencontrant un réel succès. Malgré cela, comprenant sans doute que l'heure du groupe est passée, John Squire quitte ses comparses en mars 1996 pour faire partie de la brève aventure The Seahorses.
Après avoir tenté de le remplacer par Aziz Ibrahim (ex-Simply Red) et Nigel Ippinson (claviers), les membres restants décident finalement de jeter l'éponge en octobre 1996 - un mois avant la publication de Garage Flower, une compilation rassemblant les premiers enregistrements effectués par The Stone Roses en 1985. La boucle est ainsi bouclée. Ian Brown entamera ensuite une carrière solo.
Durant son absence, le groupe voit son influence grandir sur les nouvelles générations, au point qu'à l'heure de la reformation, en 2012, c'est un véritable engouement qui s'empare de l'Angleterre. Pour preuve, les 220 000 places pour les trois concerts de leur retour à Manchester s'écoulent en un temps record : à peine plus d'une heure. Après une tournée triomphale à travers l'Europe, le groupe publie un nouveau single, « All for One », le premier depuis 22 ans. Il est bientôt suivi par « Beautiful Thing », en attendant un hypothétique troisième disque.