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Lorsque au mois d’août 1976 et dans les quartiers sud de Londres, le chanteur Peter Albert Neil Perrett (né dans la capitale le 8 avril 1952), rencontre l’ex guitariste de Ratbites From Hell John Perry (né le 4 juin 1952), ils parlent conjointement de pop, de rock, voire de hard music. Mais certainement pas de punk. D’autant qu’ils viennent d’appeler à leurs côtés le batteur Michael Alexander « Mike » Kellie (né le 24 mars 1947 à Birmingham), en rupture de ban des emblématiques Spooky Tooth, et le bassiste Alan Mair, vendeur de bottes faites main, mais qui connut dès les années soixante son heure de gloire, avec le groupe de Glasgow The Beatstalkers. Tous deux peuvent difficilement passer pour des jouvenceaux, mais ils n’en complètent pas moins le line-up des Only Ones.
Un autre groupeLe premier 45 tours du groupe « Lovers of Today » (1977) est amplement remarqué par la presse spécialisée, d’autant qu’il est suivi en 1978 par la chanson la plus emblématique du quatuor : « Another Girl, Another Planet » est un hit instantané, et installe durablement le nom du groupe dans les esprits. La morgue du chanteur, son articulation aléatoire, et sa voix sophistiquée, aux limites de l’emphase, auront une influence déterminante sur une génération d’apprentis musiciens. Le caractère morbide du texte (« je flirte depuis toujours avec la mort/j’ai l’air malade, mais je m’en fous ») finira de parachever l’entreprise de séduction.
« Another Girl, Another Planet » sera, au fil des années, repris par le pop singer américain Greg Kihn, le groupe de Minneapolis The Replacements, les pop punkys Blink-182 (ce qui ne leur portera pas chance, puisque les Américains se sépareront juste après la session d’enregistrement), et The Libertines en concert.
One, two, threeThe Only Ones disposent alors d’un répertoire acéré (« Flaming Torch », « The Beast ») qui emporte l’adhésion, et les situe comme définitivement à part (des soli de guitare d’une grande technicité, des chansons à la structure complexe) des autres groupes du mouvement punk. C’est toujours en 1978 que sort le premier album éponyme des Only Ones, à qui presse et public réservent un accueil favorable. Et au mois de février de la même année, Kellie et Perrett participent à l’album So Alone de Johnny Thunders (ex New York Dolls).
Toujours produit par Mair et Perrett, Even Serpents Shine paraît en 1979. Mais le troisième album du groupe Baby’s Got A Gun (1980) constituera son ultime effort. Usés par la tension permanente de tournées harassantes, et le caractère erratique de Perrett, souffrant d’une profonde addiction aux substances psychotropes et à l’alcool, les Only Ones se séparent en 1982.
Retour inattenduUn nombre conséquent de compilations, albums en public, collection d’inédits, maintient vivace le souvenir du groupe dans le cœur des fans. Après s’être forgé une réputation de musicien de session (en particulier aux côtés de Marianne Faithfull), John Perry se consacre à la rédaction de biographies musicales saluées par la critique.
Peter Perrett refait brièvement surface avec un nouveau groupe, The One, avec lequel il enregistre un album (Woke Up Sticky en 1996). Il est père de deux fils qui ont appartenu au groupe Babyshambles.
En 2006, un opérateur de téléphonie mobile utilise la chanson « Another Girl, Another Planet » au bénéfice d’une campagne de promotion : à l’initiative d’Alan Mair, The Only Ones se retrouvent, composent un nouveau répertoire, et s’engagent dans une tournée européenne. Un DVD témoigne de cette série de concerts.
En février 2009 sont réédités les trois albums originaux du groupe, augmentés de titres inédits.