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L'histoire de The Pretty Things, comme celle de The Rolling Stones, commence à Dartford, dans le Kent (Angleterre), d'où sont originaires le chanteur Phil May et le guitariste Dick Taylor. Avant de sceller leur union en 1963, ce dernier fut même bassiste aux côtés de Mick Jagger et de Keith Richards au sein de Little Boy Blue & The Blue Boys et la toute première mouture du groupe de Brian Jones.
D'emblée, sur un premier album paru en 1965, The Pretty Things, qui tire son nom d'une chanson de Bo Diddley, impose un rock encore plus violent et rageur que la concurrence, à base de rhythm'n'blues survolté. Les manifestes « Rosalyn », « Don't Bring Me Down » et « Honey, I Need » visitent les charts tandis que le groupe, jugé trop provocateur, est banni de l'émission Ready Steady Go et de tournée en Océanie. Les nombreux changements de personnel finissent par nuire à la qualité des albums Get The Picture? (1965) et l'engagé Emotions (1966), plus sophistiqué.
Alors que la vague psychédélique bat son plein dans le Londres de 1968, The Pretty Things offre le premier opéra rock de l'histoire avec l'album S.F. Sorrow, qui inspirera Tommy à Pete Townshend, leader de The Who. Cruellement ignoré à sa sortie car sans doute trop avant-gardiste, ce jalon sera réhabilité comme une oeuvre essentielle des décennies plus tard. Miné par l'insuccès, le groupe sombre dans un rock quelconque sur les albums suivants, hormis Parachute (1970). Le calvaire des années 1970 et des tournées en clubs traverse Freeway Madness (1972), Silk Torpedo (1974) et Savage Eye (1975), que seuls les fans irréductibles achètent.
Après un détour par l'album Phil May & The Fallen Angels en 1978, le chanteur réactive The Pretty Things le temps de deux albums studio, Cross Talk (1980) et Out Of The Island (1987), séparés par Live At The Heartbreak Hotel (1984). Les vétérans du rock retournent à la source blues avec The Yardbirds (1991 et 1994) avant d'être reconnus comme précurseurs. Enregistré en public aux studios Abbey Road, Resurrection (1999) rejoue S.F. Sorrow. La même année voit sortir Rage...Befoe Beauty. Outre des apparitions scéniques avec Arthur Brown, The Pretty Things se signale encore par les albums Balboa Island (2007) et The Sweet Pretty Things (Are In Bed Now, Of Course...), paru en 2015, quelques semaines après l'imposant coffret rétrospectif Bouquets From A Cloudy Sky.